Cela faisait déjà quelques années que je pensais à numériser des vieilles cassettes-audio. Elles étaient bien rangées dans une boite… attendant….
Je me suis décidé à commencer ce WE.
Il faut numériser « en temps réel », ce qui fera des heures d’enregistrement.
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Mon matos de l'époque |
J’aimais cela : jouer au reporter radio… Enregistrer la famille, des interviews, des sons saisis sur le vil dans les fêtes de famille « à l’ancienne », chacun y allant de sa chanson que l’on connaissait par coeur, des histoires drôles, toujours reprises, comme la tradition y obligeait. Chacun était heureux et fier de remettre ça avec la complicité bienveillante d’un public familial conquis d’avance…
Début des années 1980 : Réentendre, la voix de ma mère, celle de mon père, de mes enfants tout jeunes… et d’autres personnes, aujourd’hui disparues….l’émotion me saisit….
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micro qualité pro ! |
Surtout la voix de ma mère : si « juvénile », délicieusement acidulée, sa convivialité légendaire, son allant lorsqu’elle était dans ses phases positives et joyeuses… Une si jolie voix lorsqu’elle chantait les chansons d’amour des années d’avant-guerre… J’avais oublié ces temps heureux avec elle. Il y en eut tant d’autres vécus dans la douleur…
La voix de mon père, et cette surprise que la mienne, avec le temps sans doute, y ressemble tellement. Un moment j’ai quasiment cru que c’était moi… Mais, ma propre voix de l’époque est plus .. jeune… qu’aujourd’hui. Son évolution m’a surpris, et encore plus de constater que j’ai aujourd’hui quasi « celle de mon père »….
Et aussi le chant en famille. Notre petite cellule familiale. Ma compagne et sa guitare, nos deux filles, moi. Ou alors la bande son, genre karaoké, mes filles et moi, chantant du Goldman….
« il faudra leur dire »…. Un vrai petite réussite…. j’ai même les enregistrements des « répétitions », avec leurs ratages, les niveaux de son mal équilibrés, moi qui déraille, etc… et la réussite finale !!
Que de souvenirs… presque oubliés….
Une nostalgie ?
Oui, un peu bien sûr, mais surtout une allégresse à posteriori. Comme le constat des « fruits d’aujourd’hui »… Comme si, un jour peut être, j’arriverai à dire :
— Voila ! ce ne fut pas si mal nos vies, on n’a pas si mal réussi. Le « bon à rien » ne fut peut-être pas si mauvais après tout !
Car elle est toujours là cette image négative incrustée. Comme les vieilles images, elle a commencé par jaunir d’elle même, puis j’en ai arraché des morceaux pour les déchiqueter, pour mettre un terme à cette fausse propagande du fils mauvais…
Mais il reste des traces sur le dazibao.
On me l’avait dit, il en restera, ne serait-ce que les traces de la colle, de ce qu’on t’a collé sur le visage et le corps.
Merci à ceux qui inventèrent la bande magnétique, le magnéto portable à cassettes, le microphone haute qualité, et aujourd’hui la possibilité de numériser ce qui aurait disparu sans cela.
La passé rendu vivant extérieurement, revitalise ce qui reste en soi de vie qui ne finira pas.
Ainsi de transmission en trans-mission, d’enrichissement de vie et enrichissement de vie, et comme chantait Jean Ferrat « le Monde sera beau »….
N’en déplaise aux déclinistes aigris, désespérés de vivre et avides de nous voir tous mourir, en nous promettant l’Apocalypse demain matin…